Éric de Chassey, historien de l’art renommé, a su marquer l’histoire de l’art contemporain par sa vision avant-gardiste et ses choix audacieux. Alors qu’il prend les rênes de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il apporte avec lui un bagage riche, allant de ses importantes contributions au Louvre à ses activités de commissariat d’expositions majeures à l’international. Son attachement aux œuvres abstraites et à la culture transnationale a façonné une carrière impressionnante. Ce texte se penche sur les différentes facettes de son parcours étonnant.
Sommaire
ToggleLes débuts prometteurs d’Éric de Chassey
Éric de Chassey est né en 1965 à Pittsburgh, symbole même de son attachement dual aux cultures française et américaine. Dès ses débuts, il affiche un intérêt prononcé pour l’art contemporain qui l’amène à intégrer l’École normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris en 1986. Cette institution prestigieuse lui a ouvert les portes vers une formation rigoureuse qui a ancré son expertise dans le paysage académique français. C’est à l’Université Paris IV-Sorbonne qu’il obtient son doctorat en 1994, avant d’être habilité à diriger des recherches en 1999.
Déjà à cette époque, Éric de Chassey se distingue par ses recherches orientées vers l’art abstrait, avec une prédilection particulière pour l’art américain. Son ouvrage de 2001, « La peinture efficace. Une histoire de l’abstraction aux États-Unis, 1910-1960 », illustre parfaitement ses thématiques de prédilection. Il y aborde la façon dont l’abstraction a su s’imposer comme un courant majeur dans l’histoire de l’art, en suivant une logique de rupture et de renouveau face aux traditions établies.
En 1996, Éric devient maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne, puis professeur à l’Université François-Rabelais de Tours en 1999. Ces positions lui permettent de développer une véritable pédagogie autour de sa spécialité, faisant de lui une figure clé de l’enseignement de l’histoire de l’art contemporain. Fort de cette expertise, il participe à de nombreux colloques, publié plusieurs ouvrages, et ajoute une dimension critique et théorique à son travail grâce à ses collaborations avec d’autres chercheurs et artistes.
Parallèlement à ses activités académiques, Éric de Chassey ne limite pas son engagement à la théorie. Il s’associe avec le monde de l’art contemporain pour organiser et commissarier de multiples expositions. Une de ses contributions notoires est l’exposition « Abstraction-Abstractions: Géométries provisoires » au Musée d’art moderne de Saint-Étienne en 1997, en collaboration avec Camille Morineau. Cette exposition, qui explorait les différentes facettes de l’abstraction géométrique, témoignait de son intérêt pour les interactions entre l’art et les contextes socioculturels.
| Événement | Année | Lieu |
|---|---|---|
| Entrée à l’École normale supérieure | 1986 | Paris |
| Obtention du doctorat | 1994 | Paris IV-Sorbonne |
| Exposition « Abstraction-Abstractions » | 1997 | Saint-Étienne |

L’impact de la Villa Médicis et la reconnaissance internationale
En 2009, Éric de Chassey devient directeur de l’Académie de France à Rome, à la Villa Médicis, une des institutions les plus prestigieuses pour les résidences artistiques en Europe. Sa nomination marque un tournant dans sa carrière, le propulsant sur la scène internationale. À la Villa Médicis, il entreprend une réforme ambitieuse visant à revigorer cette institution séculaire. D’un lieu de tradition, il en fait un carrefour des arts où dialogues et collaborations sont au cœur de chaque projet.
Durant ses mandats, il se focalise sur divers projets qui défient les normes artistiques conventionnelles. Cela inclut la refonte des statuts de l’institution en 2012, nécessaire pour structurer les initiatives artistiques et culturelles qui s’y développent. Les résidences sont réimaginées pour accueillir non seulement des pensionnaires mais aussi des lauréats de divers horizons et invités. Avec un tel éventail de participants, la Villa Médicis devient un véritable laboratoire de la diversité artistique.
Son implication à la Villa lui permet de nouer de nouvelles relations internationales et de renforcer des partenariats avec des institutions de renom telles que le Centre Pompidou et la Galerie Kamel Mennour. Éric de Chassey défend une vision qui va au-delà des frontières nationales. En 2015, son engagement prend une nouvelle dimension lorsqu’il commissarie l’exposition « Jean-Luc Moulène – Surjonctions », révélant une dialogue entre abstraction et engagement pluriel.
La reconnaissance sur le front international ne cesse de croître avec des collaborations aux quatre coins du monde, de New York à Tokyo, en passant par des plateformes artistiques de renom comme la Fondation Louis Vuitton, la Galerie Templon, et le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Chacune de ces expositions présente des œuvres provocatrices qui questionnent notre perception du monde contemporain, propulsant Éric de Chassey comme une figure incontournable de l’art du 21e siècle.
Son travail est non seulement admiré pour sa qualité esthétique, mais aussi pour la capacité de l’historien à comprendre et contextualiser les œuvres dans un cadre plus large d’échange culturel et politique. À l’instar de ce travail, il participe également à des colloques et organise des conférences internationales, dont celles sur les échanges France-Maghreb, montrant les complexités des traditions et héritages artistiques.
| Projet | Année | Lieu |
|---|---|---|
| Directeur de la Villa Médicis | 2009-2015 | Rome |
| Refonte des statuts de la Villa | 2012 | Rome |
| Exposition Jean-Luc Moulène | 2015 | Villa Médicis |
Le rôle primordial à l’INHA et le Festival de l’histoire de l’art
En s’installant à la tête de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), Éric de Chassey engage une nouvelle dynamique dans cette institution. Diriger pendant neuf ans cet institut incontournable a permis d’affirmer son leadership dans les initiatives de recherche et de diffusion des connaissances. Cette période est riche en projets et réformes visant à moderniser l’image parfois poussiéreuse des études d’histoire de l’art.
Sous sa direction, l’INHA devient un acteur majeur dans l’organisation du Festival de l’histoire de l’art à Fontainebleau, un événement créé en 2011 qui attire des passionnés et professionnels du monde entier. Chaque année, une nouvelle édition propose des thématiques innovantes, comme la 14ᵉ qui explore « Le vrai, le faux ». Ce rendez-vous estival propose lectures, débats et expositions, invitant différents pays à partager leur patrimoine. Ainsi, l’édition de 2025 met en lumière l’Autriche, en collaboration avec des institutions prestigieuses comme la Fiac et le Palais de Tokyo.
Derrière chaque choix, se cache une volonté de décloisonner l’histoire de l’art, de l’inscrire dans un réseau plus vaste et globalisé. Le dialogue entre cultures diverses est au cœur des intérêts d’Éric de Chassey. Grâce aux archives mises à disposition par l’INHA et les échanges soutenus par divers partenaires internationaux, de nouvelles approches sont développées, remettant en question les disciplines traditionnelles. L’Institut s’associe même à l’Institut Culturel de Google pour proposer des expositions virtuelles innovantes.
L’INHA, sous son impulsion, contribue également à rééditer des publications importantes avec Les Presses du Réel, rendant ainsi accessibles d’anciens écrits peu connus du grand public. Par le biais de ces projets, il consolide un réseau d’experts et d’artistes, permettant une synergie créative entre les générations et disciplines.
| Événement | Année | Lieu |
|---|---|---|
| Directeur de l’INHA | 2016-2025 | Paris |
| 14ᵉ Festival de l’histoire de l’art | 2025 | Fontainebleau |
| Collaboration avec l’Institut Culturel de Google | 2020-2025 | Virtuel |
Une nomination aux Beaux-Arts de Paris attendue
Après une carrière semée de brillantes réalisations, Éric de Chassey est nommé à la direction de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 2025. Son arrivée à l’ENSBA est attendue comme une nouvelle ère pour l’institution. Connu pour ses réformes audacieuses et sa vision plurielle, il souhaite apporter une approche transnationale du programme et inscrire durablement l’ENSBA dans l’art contemporain mondial.
Avec une feuille de route ambitieuse, Éric de Chassey prévoit plusieurs projets d’envergure. D’importants travaux de rénovation doivent y être conduits, apportant une modernité tout en préservant le patrimoine historique. La pédagogie évoluera également, intégrant des résidences artistiques et des collaborations avec des acteurs majeurs tels que Sotheby’s et d’autres galeries internationales. De plus, une volonté de rapprochement avec des institutions comme la Fondation Louis Vuitton est prévue, pour enrichir l’expérience étudiante et inciter à des échanges fructueux.
L’ambition consiste aussi à renforcer les liens avec le secteur numérique pour offrir une interface d’apprentissage interactive. L’art et la technologie n’étant plus dissociables, il estime crucial d’intégrer ces éléments pour répondre aux besoins de la génération actuelle. Cette vision n’est pas uniquement centrée sur le savoir mais aussi sur l’expérience immersive qu’apprenants et créateurs peuvent partager.
Par cette nomination, Éric de Chassey devient une pierre angulaire de l’art en France. Sa capacité à fédérer et innover constitue un atout indéniable pour faire entrer l’ENSBA dans l’ère moderne. Attentif aux aspirations des étudiants tout en maintenant une ligne directrice rigoureuse, il s’agit ici d’un horizon prometteur pour l’école, enclin à bâtir une nouvelle génération de créateurs inspirés et engagés.
| Projet | Année | Lieu |
|---|---|---|
| Nomination à l’ENSBA | 2025 | Paris |
| Collaboration avec Sotheby’s | 2026 (en projet) | Paris |
| Travaux de rénovation | 2025-2028 (prévision) | Paris |
Une contribution continue à l’art contemporain
Éric de Chassey ne cesse de s’investir dans l’art contemporain au-delà de ses tâches administratives. En parallèle de ses fonctions, il s’emploie à éditer et publier des ouvrages nourrissants pour la pensée artistique. Il a contribué à plusieurs manuscrits aux thèmes variés allant de l’art abstrait à l’étude des dynamiques culturelles américaines. Ses publications avec Les Presses du Réel ajoutent un socle de connaissances inestimables pour l’art du XXIᵉ siècle.
En tant qu’éminent historien de l’art, il est sollicité pour des conférences, des expertises et des collaborations libérant une capacité extraordinaire à inspirer artistes et historiens d’art. Sa volonté de comprendre l’art dans ses enjeux contemporains et historiques en fait un conférencier très prisé, visitant des lieux autant prestigieux que diversifiés.
Parmi ses contributions notables, la co-organisation du colloque « Relectures postcoloniales des échanges artistiques et culturels entre Europe et Maghreb (18ᵉ-21ᵉ siècles) » est un exemple de sa volonté d’explorer des perspectives larges et inclusives. De plus, son investissement au Centre Pompidou et à d’autres musées prouvent son engagement dans la création d’un échange continu entre territoires et disciplines.
Certes, à travers ses divers rôles et projets, Éric de Chassey incarne la figure de notre époque où la mobilité technologique et la cosmopolitisme sont au cœur des challenges artistiques. Chaque exposition, chaque ouvrage est autant de portes ouvertes vers une appréhension moderne et diversifiée de l’art, veillant à ce que la culture soit un langage universel.
| Contribution | Année | Lieu |
|---|---|---|
| Conférence sur l’art contemporain | 2024 | Paris |
| Publication aux Presses du Réel | 2023 | Paris |
| Co-organisation colloque Maghreb | 2022 | Rome, Tunis |
